Financer son BFR

Le BFR est couvert par des capitaux propres. Aussi, pour financer ce besoin, on peut soit augmenter ces capitaux, soit réduire l’utilisation qui en est faite normalement, c’est à dire réduire les achats d’immobilisations.

Le fonds de roulement défini, il s’agit maintenant de proposer des moyens de le compenser (et donc de diminuer son besoin en fonds de roulement ou d’augmenter son dégagement en fonds de roulement).

Pourquoi compenser son BFR ?

Un dégagement fonds de roulement (DFR) est un excédent de trésorerie généré par l’activité d’une société. Augmenter son DFR, c’est donc augmenter sa trésorerie disponible, et donc bénéficier d’une plus grande souplesse de fonctionnement ou même permettre des placements financiers pour rentabiliser cette trésorerie permanente.

A l’inverse, un besoin en fonds de roulement (BFR) indique le montant de trésorerie en permanence nécessaire à une société pour financer son activité courante. En conséquence, réduire ce besoin, c’est limiter les apports à réaliser par les associés pour combler ce manque permanent de liquidités.

BFR et apports

Le BFR est un besoin financier permanent. Inutile donc de le compenser par un découvert bancaire exceptionnel, ou par des apports en compte courant qui ne pourront jamais être remboursés (sauf en cas d’arrêt de l’activité puisque ce besoin disparaîtra alors).

Aussi, comment finance-t-on un besoin qui dure jusqu’à la liquidation d’une entreprise ? Par un apport en capital.

La réponse est évidente, et doit donc absolument être intégrée dans un business plan. Le BFR doit être évalué et son montant compensé par des apports en capital des associés. Éventuellement, ce capital ne sera pas libéré intégralement avant des appels ultérieurs du gérant, pour tenir compte du fait que le BFR augmentera au fur et à mesure du développement de l’activité.

De ce fait, lorsque l’on dispose d’apports limités, mieux vaut tenter d’afficher un BFR aussi faible que possible, grâce aux moyens détaillés ci-dessous.

BFR et immobilisations

Le BFR est couvert par les capitaux propres, il correspond à la différence entre ces capitaux d’une part, et les immobilisations nettes d’autre part.

Durée d’amortissements

En allongeant les durées d’amortissement des immobilisations, on réduit les dotations aux amortissements et on augmente la valeur des immobilisations nettes (toutes ces notions étudiées ici). Cette augmentation des DAP (dotations annuelles aux amortissements) va limiter les charges et donc augmenter le résultat net, enregistré dans les capitaux propres.

Jouer sur la durée d’amortissement permet ainsi d’ajuster le montant du BFR.

Recours à la location

En louant les actifs de l’entreprise plutôt qu’en les achetant, la société va diminuer son fonds de roulement.

Moins d’immobilisations favorise le besoin de financement permanent. On comprend pourquoi les pratiques du leasing, du crédit-bail ou de la location longue durée se développent dans les entreprises...

Une alternative lorsque l’on possède déjà des immobilisations : le lease-back. Cette pratique consiste à céder à des investisseurs spécialisés ces immobilisations. Ensuite, la société financière qui aura procédé à cet investissement relouera à l’entreprise ces actifs. Ce mécanisme est celui que l’on retrouve dans les grands groupes, notamment ceux de distribution qui vendent leurs locaux commerciaux à des sociétés immobilières pour les leur louer ensuite.

Ces locations auront un double effet :
 une entrée immédiate de trésorerie disponible,
 une baisse de la valeur des immobilisations, ce qui permet notamment d’afficher des capitaux propres plus importants en compensation du BFR.

Emprunt plutôt qu’auto-financement

Dans cette même logique de favoriser les charges courantes plutôt que la consommation de capitaux propres, il est conseillé d’emprunter chaque fois que cela est possible pour financer ses besoins d’investissements, plutôt que d’avoir recours à l’auto-financement. Ainsi, l’entreprise conservera le maximum de trésorerie et affichera des réserves élevées.

L’incorporation des réserves

Un habillage de bilan souvent pratiqué dans les grandes structures : lorsque des réserves figurent à l’actif, il est possible de procéder à une augmentation de capital pour les incorporer à celui-ci. Ainsi, on change de ligne de bilan : les réserves deviennent du capital, ce qui améliore le ration d’autonomie financière.

Pertes et Carry back

Lorsqu’une société réalise des pertes fiscales, elle a la possibilité de les reporter sur des bénéfices des années antérieures. Ce report en arrière des pertes est ce qu’on appelle le carry back.

Cette possibilité fiscale consiste donc à enregistrer en produit une créance constatée sur le Trésor Public. Cette écriture va donc améliorer le résultat de l’entreprise, et donc ses capitaux propres.

En cas de déficit, une autre solution est possible pour l’entrepreneur : si celui-ci a effectué des apports en compte courant, il lui est en effet possible de renoncer au remboursement de ce compte courant. Cet abandon de créance est alors enregistré comme un produit exceptionnel. Ce produit augmentera d’autant le résultat affiché et contribuera à maintenir des capitaux propres élevés.

Étant donné que le besoin en fonds de roulement est un besoin de long terme, à financer par des capitaux propres, pour financer ce BFR il est possible évidemment d’augmenter ses apports et donc ces capitaux propres, mais aussi de limiter les immobilisations qui sont elles aussi financées par des capitaux propres. Moins d’immobilisations, c’est donc davantage de capitaux pour financer le BFR. Dans cette logique, des techniques de gestion sont proposées pour permettre le financement du BFR.

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