Définition BFR
La notion de BFR permet de mettre en évidence le besoin de financement permanent que les associés d’une entreprise doivent anticiper et lié à l’activité même. Ce besoin de trésorerie doit en effet être financé par des apports en capital pour éviter que la croissance de la société se solde par une augmentation du découvert bancaire et, éventuellement, une situation de défaut des paiements.
Le BFR est le besoin en fonds de roulement.
Le BFR correspond au montant de trésorerie qu’il faut apporter à une société pour qu’elle puisse gérer son fonctionnement courant.
Le financement de l’exploitation
Rappel sur les immobilisations
Évidemment, lors de la création de toute société, il faut anticiper les apports à effectuer par les associés pour couvrir les achats d’immobilisations.
Par exemple, prévoir les fonds nécessaires dès le début de l’activité pour :
– constituer la société (frais de constitution, à inscrire au bilan),
– acquérir un immeuble, un fonds de commerce...
– verser le dépôt de garantie d’un bail professionnel,
– acheter le matériel de bureau et le matériel informatique indispensables,
– payer les licences qui seront utilisées (logiciel informatique)...
Mise en évidence du BFR
Mais au-delà de ces immobilisations, d’autres besoins financiers sont à prévoir, ceux qui découlent de l’activité elle-même. L’exemple le plus évident est le financement du stock pour une entreprise commerciale. Le stock ne constitue pas une immobilisation. Au bilan, à l’actif, il s’inscrit en haut de l’actif circulant. Or acquérir ce stock initial constitue souvent une charge très importante au moment de la constitution d’une telle société, voire la principale dans le cas de la vente à distance.
En réalité, tous les actifs circulants récurrents seront à financer. Si l’on reprend notre modèle de bilan, on peut lister tous ces actifs liés à l’exploitation et pour lesquels un financement sera nécessaire :
– les stocks encore une fois,
– la trésorerie elle-même : le solde minimum sur le compte bancaire et le fonds de caisse,
– les créances clients lorsque les clients ne paient pas comptant,
– toutes les autres créances (notamment celle liée à la TVA, lorsque la société est soumise à cette taxe, car la TVA déductible, qui constitue une créance, n’est pas immédiatement remboursée par l’Etat, mais le 15 du mois suivant)...
Évaluation du BFR
Ainsi, le BFR correspond au montant moyen des créances de l’entreprise sur ses partenaires (clients, Etat...).
Mais d’un autre côté, ce besoin de trésorerie est compensé par le fait que l’entreprise ne paie pas toujours non plus ses dettes immédiatement. Aussi, en attendant de payer ses factures fournisseurs, l’entreprise peut fonctionner sans rien débourser. Par exemple, si un fournisseur lui accorde un délai de paiement pour constituer son stock, dans un premier temps l’entreprise n’aura pas de besoin de financement pour proposer son stock à la vente.
Au final, le BFR est égal :
– au montant moyen des créances,
– diminué du montant moyen des dettes.
Reconsidérons l’exemple du stock de marchandises d’une société commerciale :
– si ce stock s’élève à 10.000 euros,
– que l’entreprise le vend en 2 mois environ,
– que son fournisseur lui accorde 15 jours pour payer sa facture,
alors le besoin de financement correspondant ne durera que 1,5 mois.
Pour en donner le montant :
BFR = stock moyen x (nombre de jours de stock à financer / 360 jours)
BFR = 10.000€ x (45 jours / 360 jours)
BFR = 1.250€
Si le fournisseur n’avait pas accordé de délai de paiement, alors le nombre de jours à financer aurait été de 60, et le BFR se serait élevé à : 1.666€.
BFR négatif
Au total, le BFR peut se montrer négatif. En effet, si le coût du stock engendre toujours un besoin de trésorerie permanent, en face les dettes de l’entreprise lui permettent un report de trésorerie, et en attendant de la trésorerie disponible en permanence.
Dans une entreprise commerciale, si les clients apportent à l’entreprise plus de trésorerie qu’il lui en faut pour payer ses fournisseurs, alors la société disposera en permanence d’une trésorerie positive, excédentaire. Dans ce cas, on ne parle plus de BFR (négatif), mais de DFR : dégagement en fonds de roulement.
Un besoin permanent à financer par des apports
Le BFR est un besoin de trésorerie pour payer les factures courantes. Mais étant donné que ce besoin est calculé sur le montant moyen de ces factures ramené en jours, ce besoin est permanent.
Dans notre exemple, l’entreprise commerciale devra faire face en permanence à un besoin moyen de trésorerie de 1.250 euros, voire même de 1.666 euros si son fournisseur ne lui fait plus crédit. A l’inverse, si le fournisseur lui accorde un délai de paiement plus long ou si l’entreprise décide, durant un temps, de ne plus payer ses factures d’achat (cessation de paiements), alors son BFR diminuera.
Pour faire face à ce BFR permanent, les associés de la société doivent donc lui apporter des ressources permanentes, autrement dit des apports en capital.
Le montant du capital de départ doit donc correspondre aux apports nécessaires pour permettre l’acquisition des immobilisations mais doivent aussi inclure le BFR. Dans le cas contraire, la société se retrouvera immédiatement à découvert. Ce découvert bancaire est certes un moyen de financer le BFR, mais une solution couteuse et une situation fragile. Aussi, mieux vaut anticiper ce besoin financier et déterminer le montant des apports en conséquence.
Un BFR en constante progression
Plus l’activité d’une entreprise se développe, plus son BFR augmente.
Dans notre exemple d’une société commerciale, si les ventes doublent, le stock devra lui aussi être multiplié par deux. Son montant s’élèvera alors à 20.000 euros et, en l’absence de modification des conditions de règlement, le BFR passera à 2.500 euros.
Or ce besoin restera permanent, voire augmentera encore. Il doit donc être financé par des ressources stables, idéalement des apports des associés.
Dans une entreprise individuelle, l’exploitant pourra laisser davantage de trésorerie dans son activité en limitant sa rémunération pour combler cette hausse du BFR. En revanche, dans une société, il n’est pas possible d’obliger les associés à effectuer de nouveaux apports. Le recours au découvert bancaire quant à lui n’est qu’une solution temporaire. En conclusion, il arrive fréquemment que des PME soient obligées de se déclarer en cessation de paiement en raison d’une activité en trop forte progression.
Pour anticiper cette difficulté, prévoir un capital plus élevé quitte à ne pas le libérer dans son intégralité dès la constitution de la société est une solution à envisager lors de la rédaction des statuts.
Lors de la création d’une société, les apports doivent être calculés pour faire face aux investissements initiaux mais aussi au BFR, ce besoin de trésorerie permanent et qui augmente même au fur et à mesure du développement de l’activité.
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.