Exemple analyse bilan et BFR

Analyser le bilan de son entreprise consiste finalement à savoir le lire correctement. Or savoir lire un bilan est essentiel puisqu’il permet de mesurer la solidité financière d’une entreprise. Aussi, tout entrepreneur devra s’intéresser à son propre bilan évidemment, mais aussi à ceux de ses partenaires (fournisseurs, clients, concurrents...).

Notre article précédent présentait l’analyse du bilan comptable et en proposait un premier exemple, l’article présent y ajoute un autre exemple, celui d’une entreprise individuelle.

La situation financière de cette petite entreprise a l’avantage de mettre en évidence la notion de besoin en fonds de roulement (BFR).

Bilan entreprise traduction

Le bilan ci-dessous est celui d’une entreprise individuelle, plus précisément d’une traductrice (relevant donc des BNC) travaillant à domicile.

BILAN AU 31/12/2017
ACTIF PASSIF
Immobilisations Capitaux propres
Frais création entreprise 1.000€ Capital 1.000€
Fonds de commerce 0€ Réserves 0€
Logiciel 7.000€ Résultat 18.000€
Aménagements 0€ Compte de l’exploitant 0€
Mobilier et informatique 5.000€
Total Immobilisations 13.000€ Total capitaux propres 19.000€
Créances et disponibilités Dettes
Stocks 0€ Emprunt bancaire 0€
Créances clients 10.000€ Emprunt OSEO 0€
Banque -100€ Emprunt M. X 0€
Caisse 100€ Dettes fournisseurs 0€
Dettes fiscales et sociales 4.000€
Total actif circulant 10.000€ Total dettes 4.000€
TOTAL ACTIF 23.000€ TOTAL PASSIF 23.000€

Particularités d’une activité de services ou BNC à domicile

Les charges du compte de résultat sont essentiellement constituées par les cotisations sociales de l’entrepreneur individuel (qui figureront au compte de résultat) qui se traduisent au bilan par des dettes sociales au 31 décembre (cotisations du dernier trimestre qui sont à verser au début de l’année suivante).

Au total, le résultat de l’activité est approximativement égal à son chiffre d’affaires diminué des cotisations sociales s’élevant à 1/3 du chiffre d’affaires environ.

Ces informations relèvent du compte de résultat de l’entreprise (on empiète donc sur la suite mais il est évident que bilan et compte de résultat s’analysent simultanément !), mais on peut estimer le chiffre d’affaires de cet indépendant à 30.000 euros environ (pour obtenir après cotisations sociales et autres charges et amortissements un résultat comptable de 18.000€).

Besoin de trésorerie permanent = BFR

Cette activité, exercée à domicile, ne nécessite que peu d’investissements si ce n’est en matériel informatique et logiciel spécialisé.

Sur la base du chiffre d’affaires de 30.000€ estimé, les créances clients s’élevant à 10.000€ représentent un tiers du chiffre d’affaires annuel. Autrement dit, ce traducteur laisse en moyenne un délai de paiement de 120 jours à ses clients (360 jours x 1/3). Il en résulte pour lui :
 des difficultés de trésorerie pour son entreprise (léger découvert bancaire),
 et l’impossibilité de se verser l’intégralité du résultat de son activité.

Ce besoin de trésorerie permanent lié à l’exploitation (appelé besoin en fonds de roulement, BFR) doit donc être anticipé par l’indépendant sous deux angles :
 professionnellement, cette partie commerciale de relance et de gestion des impayés fait partie intégrante de ses fonctions,
 financièrement, ce besoin permanent de trésorerie doit être couvert par des ressources permanentes, des capitaux propres.

BFR et capital

Il aurait donc été souhaitable d’apporter initialement le montant moyen de ces créances en capital. Aujourd’hui, pour l’indépendant, ne pas se verser l’intégralité de son résultat consiste à laisser l’équivalent de ce besoin en fonds de roulement dans l’entreprise sous forme de réserves.

Par ailleurs, il faut noter que ce besoin en fonds de roulement augmentera avec le chiffre d’affaires réalisé. Dans cet exemple, si le traducteur augmente son chiffre d’affaires et que ses clients s’accordent le même délai de paiement qu’actuellement de 120 jours, ses créances clients augmenteront et devront trouver à s’équilibrer au bilan avec de nouvelles ressources (découvert bancaire ou non rémunération de l’exploitant individuel ?).

PS : le compte de l’exploitant figure dans les capitaux propres mais avec un solde nul dans cet exemple, cette notion n’étant traitée qu’ultérieurement sur ce site.

Notre article suivant (menu ci-dessous) consiste en l’analyse du bilan d’un site internet, complétant la notion de BFR par celle d’apport en capital.

Cet exemple d’analyse de bilan vient compléter notre article précédent sur l’intérêt d’analyser le bilan de son entreprise et celui de ses concurrents, fournisseurs, clients... et les données à analyser dans un bilan comptable.

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